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droit où elle se réunit ici avec le véritable Gange, est le passage le plus à craindre pour les vaisseaux qui montent ou qui descendent cette rivière, à cause des bancs dangereux qui s’y trouvent, et que les courans s’y portent avec rapidité pendant le flux, comme ils en sortent avec force au jussant. Peu de tems avant mon départ du Bengale, les Anglois avoient conçu le projet d’établir une forte batterie sur l’angle que forme le confluent des deux rivières, pour empêcher les vaisseaux de remonter le Gange. Certes, il n’y a pas sur les rives de ce fleuve un emplacement plus convenable que celui-ci pour remplir cette intention ; car, à cette hauteur, la manœuvre nécessaire pour ne point tomber sur les bancs et pour éviter d’être entraîné par les courans dans l’ancien Gange, demande trop de soins pour qu’on puisse songer à se défendre.

Après avoir passé l’embouchure de l’ancien Gange, nous vîmes les vaisseaux de la Compagnie hollandoise qui mouilloient sur la rade de Voltha. Ils nous saluèrent par dix-sept coups de canon aussitôt qu’ils eurent apperçu notre pavillon ; nous leur répondîmes par quinze coups. Vers les huit heures et demie nous mouillâmes près de la branche de la