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montâmes la rivière en profitant de la marée. Nous avions alors six, cinq et quatre brasses d’eau, laquelle étoit épaisse et vaseuse, ce qui est occasionné par le cours rapide de la rivière. Le fond du canal est une vase molle, mais les bancs, qui y sont en grand nombre, sont d’un sable fort dur. À midi nous passâmes la branche du Lièvre, laquelle est assez large et assez profonde pour recevoir des bâtimens de mer. En 1768, un directeur de la Compagnie y envoya quelques pilotes et experts, pour examiner si l’on ne pourroit pas, en cas de besoin, conduire les navires en mer par cette branche, au lieu de prendre par le Jennegat en passant devant l’île d’Insely ; mais ils trouvèrent en sortant de ce canal (dans un autre bras du Gange qui passe devant Daca) qu’il seroit dangereux pour les vaisseaux de la Compagnie de se rendre par-là en mer, à cause de grands bancs de sable dont on ne connoît pas encore assez la position ; et l’affaire en resta-là. La plupart des marchandises qu’on transporte de Daca à Hougly, prennent la branche du Lièvre.

Lorsque nous eûmes passé par la branche du Lièvre, le canal devint plus profond, et nous trouvâmes dix à douze brasses d’eau, dont le fond étoit cependant une vase molle.