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danger d’y périr sans ressource ; car le sable en est fort dur et en même tems mouvant. On ne doit donc les franchir que par la plus haute marée ; et quand les pilotes craignent qu’il n’y a pas assez d’eau, ils préfèrent de rester mouillé devant ces bancs ; pour plus de sûreté même ils envoient à une demi-lieue ou à trois-quarts de lieue en avant une de leurs chaloupes, qui donne à connoître par des signaux la quantité d’eau qu’elle y trouve.

Le 21 septembre, à huit heures et demie du matin, la chalouppe du pilote nous lit signe qu’il y avoit assez d’eau sur le banc ; nous levâmes aussitôt l’ancre et fîmes voile. Nous passâmes le premier banc sur vingt-huit pieds, et le second sur vingt-quatre pieds d’eau : notre vaisseau ayant vingt pieds d’œuvres vives. Vers le midi, comme nous filions entre les deux bancs, nous trouvâmes que la latitude septentrionale étoit de 20° 19’; et vers les trois heures et demie de l’après-midi nous mouillâmes dans le canal près de la balise de Bouro-Baly.

Le lendemain, environ vers les sept heures du matin, nous remîmes à la voile, en dirigeant notre route au nord-nord est. À dix heures, nous apperçûmes l’île de Sagor, que nous