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mençoient à courir à l’est. Nous réussîmes néanmoins, pendant la nuit du 19 au 20, à passer au vent de Punto-dos-Palmeros. Le lendemain, à la pointe du jour, nous apperçûmes les chaloupes des pilotes hollandois, qui sont obligés de rester ici en croisière, pour aller au-devant des vaisseaux qui sont attendus. Nous prîmes sur-le champ un de ces pilotes à bord. Dans l’après-midi, nous apperçûmes les montagnes de Bellezoor, et jetâmes l’ancre, au coucher du soleil, devant le premier banc du Bengale. Ici il nous fut impossible d’appercevoir d’aucun côté la terre.

Ces bancs, dont deux se trouvent à l’ouest de l’embouchure du Gange, s’étendent de la terre ferme à huit ou dix milles en mer ; leur tête ou partie méridionale donne un fond de dix brasses ; mais immédiatement après il n’y a plus que trois brasses et demie d’eau.

Lorsqu’on vient de la mer, on est obligé de traverser ces bancs obliquement, parce que les plus profondes passes sur et entre ces bancs, servent à indiquer aux pilotes les endroits où ils doivent trouver les balises dans le canal qui court entre ces bas-fonds, et qui conduit vers l’embouchure de la rivière près d’Insely. Si par malheur le vaisseau s’ensable en passant par dessus ces bancs, on court le