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VOYAGE EN NAVARRE.

la terre avec plus de précaution et moins de bruit. Je n’avais aucune autorité sur ces deux hommes : tout ce que je pouvais faire de mieux était de me taire et d’observer. — L’attente ne fut point longue : au bout de quelques minutes, j’entendis comme un coup violemment asséné, puis un cri sourd… puis rien, si ce n’est des bruits orageux circulant dans les profondeurs du bois. Le guide restait impassible : toutefois il ne put retenir un geste de satisfaction quand il vit son contrebandier revenir. — « Celui-là, du moins, ne croisera pas la baïonnette sur notre chemin : il ne nous demandera point de passeport, car j’ai expédié le sien. » Le hachero n’en dit pas davantage sur ce coup de main, et nous reprîmes notre course rapide.

Cependant les nuages devenaient plus noirs et plus épais, des vents croisés commençaient à souffler. Le guide parut observer avec plaisir ces signes avant-coureurs de l’orage. — La pluie nous menace, dit-il : encore un quart d’heure, et je vous mets au gîte pour cette nuit. —