de Bayonne l’avaient prétendu. Tel ne fut point le noble vicomte d’Orte, qui, sous un ordre de sang tracé par un despote imbécille, écrivit, en pareille nuit de Saint-Barthélemy, au nom de ta garnison et des Bayonnais, la belle réponse qui fait leur gloire. La trahison de Puïane devint un signal de guerre. Beaucoup de sang fut répandu, dit le chroniqueur, homme contre homme et bande contre bande. Enfin, les Bayonnais, menacés d’une extermination totale, proposèrent aux Labourdins de choisir pour arbitre de leur querelle Bernard Ezy, sire d’Albret : les Basques l’acceptèrent sans hésiter. L’arbitre condamna la ville de Bayonne à payer au Labourd, par forme de réparation, la somme de quinze cents écus d’or neufs, et à fonder dix prébendes en l’honneur des chevaliers noyés, et pour le repos de leurs âmes. Les Bayonnais firent appel de cette sentence devant le roi d’Angleterre, dont ils possédaient la faveur. Ce monarque commit ses pouvoirs au prince de Galles, lieutenant en Guyenne. Un jugement définitif rendu à Bor-
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VOYAGE EN NAVARRE.