péage inusité : en vertu, disait-il, des anciens titres de la ville, qui faisaient remonter sa juri. diction sur cette rivière jusqu’au point de la plus haute marée. Les Basques, à cette nouvelle, courent au pont de Villefranque, envahi par les satellites du maire, massacrent les uns, chassent les autres, en disant avec ironie qu’ils venaient vérifier à l’amiable, si la marée de l’Océan remontait aussi haut que l’avaient prétendu le maire et la communauté de Bayonne. Les chroniques rendent témoignage que, dès le temps du pèlerin Euloge, les Basques laissaient paisiblement circuler dans leurs vallées les trafiquans que l’esprit industrieux et le commerce des Maures attiraient chaque année à Saragosse ; mais l’ennemi, quel qu’il fût, éprouva toujours leur vengeance implacable, et paya le passage de leurs montagnes par un tribut de sang. Les Bayonnais ne tardèrent point à l’apprendre ; quelques-uns de leurs marchands, qui se rendaient en Espagne, furent tués dans le Labourd, et leurs marchandises pillées. Une lettre mena-
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VOYAGE EN NAVARRE.