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VOYAGE EN NAVARRE.

la chaleur qu’il apporte en naissant ; jamais ses ondes ne restent captives sous les glaces, et la plus douce température règne sur ses bords. Mais aussitôt que le voyageur poursuit sa route vers le nord, il sent un air plus vif ; des collines s’élèvent, ombragées de leurs forêts, sillonnées de torrens ; les accidens de terrain se multiplient, et bientôt se dresse à ses regards, sur un horizon fantastique, l’amphithéâtre des Pyrénées, dont les Basques peuplent les gradins.

Le voyageur n’a fait que traverser un fleuve, et la nature a changé d’aspect, l’homme de physionomie : une scène toute nouvelle éveille sa curiosité ; et pour peu que son imagination rêveuse se prête aux illusions poétiques, il pourra se croire transporté sur une terre inexplorée, sous des cieux lointains, au milieu d’un peuple inconnu.

De la Castille aux provinces basques le contraste est complet, saisissant : il ne l’est pas moins du côté de France, lorsqu’après avoir parcouru, depuis Bordeaux, ces landes sablon-