suffiraient point pour fermer les issues que les guides savent toujours se frayer. Les contrebandiers se chargent, au besoin, de faire passer les chevaux ; et moyennant cent ou deux cents francs de récompense, ils répondent de la valeur de ces animaux qu’on leur confie. L’accomplissement du traité leur coùte quelquefois la vie ; plus d’un hachero labourdin, frappé sur sa monture au galop, par la balle du douanier ou du pantalon rouge, est tombé mourant dans les ravins.
Arrivé sans mystère à Bayonne, muni d’un passe-port on règle, pour la Soule, mon pays natal, il m’eût été facile de traverser le Labourd, sous le prétexte de visiter quelques amis : j’aurais pu me rapprocher ainsi de la frontière, et gagner furtivement le territoire espagnol. J’aimai mieux faire ce trajet, de nuit, en compagnie des contrebandiers ; j’y gagnai le plaisir de quelques observations, et celui d’éviter les brutalités de la police française. La rapidité de notre marche ne m’avait point permis de me procurer un cheval : je projetais d’en acheter un