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Lorsque j’approchai la côte d’Amérique, je ne pus, sans une émotion religieuse, contempler d’énormes rochers, dont la cime, perdue dans les nues, est couverte d’une épaisse forêt de sapins qui ne semblent pas moins anciens que le monde ; le silence profond de ces lieux ajoute encore à la vénération qu’ils inspirent ; depuis le cap Rosières jusqu’au fleuve Saint-Laurent (ce qui fait un espace de deux cents milles), on ne voit aucune trace de pas humains ; nul autre objet ne se présente à la vue que des bois, des montagnes, et un grand nombre de rivières qui semblent rouler en vain leurs eaux limpides.

On ne peut admirer un tel spectacle sans déplorer en même temps la folie de ces hommes qui se livrent des combats sanglants, pour obtenir une petite portion de cette terre dont la plus belle et la plus grande partie reste en-