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riture ne procure un air mal-sain, parce que la terre, par elle- même , ou par les différentes parties qu'elle renferme, exer- çant un pouvoir attractif fur toutes les vapeurs quelconques, attire les plus subtiles, & par conséquént les plus dangereuses de cette pourriture, ce qui doit néceffairement occasionner des maladies.


D'ailleurs, ces îles sont si plattes, qu'à la haute mer, la plus grande partie de l'Archipel est submergée, ce qui les rend mal-saines & force les habitans de fixer leur demeure dans des anses sur les inégalités des terrains les plus élevés. Ils n'ont que des bateaux à balanciers trop foibles pour soutenir la grosse mer ; c'est par leur moyen qu'ils vont trafiquer aux côtes de Malabar & de Coromandel, cependant quelques-uns, fans avoir aucune idée de navigation, traverfent le golfe de Bengale, & vont à Achem traiter des bonites talées fort communes dans cette contrée. Il eft furprenant que cette nourriture ne leur occafionne pas des maladies ; les Européens qui s'avifenf de manger ce poisson salé, éprouvent une fièvre accompagnée de maux de tête très-violens qui durent plusieurs jours : ils deviennent rouges partout le corps, comme s'ils avoient été frappés d'un coup de Soleil.


Des débris du vaisseau le Duras, qui se perdit sur une de ces îles en 1776, le Roi de l'Archipel vient d'en faire construire un de deux cents tonneaux, qu'il expédie toutes les années pour les côtes de Coromandel & d'Orixa.

Chaque village a son chef qui paie tribut en Coris au Roi ; celui-ci est tributaire à son tour d'un Souverain de la côte de Malabar.

La plupart des Maldivois sont Mahométans ; ce qui donne