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s'assemblent dans les nouvelles Lunes, pour danser toute la nut; mais il n'est pas décidé que ce soit par esprit de religion ; cependant ils ont un mauvais génie qu'ils reconnoissent des ce petit insecte que nous appelons Mante ; quelques-uns se coupent superstitieusement la jointure des doigts dans leur enfance, s'imaginant qu'après cette opération, le mauvais génie ne peut plus rien sur eux.

Ils ont des mœurs très-douces ; accoutumés à l'indépendance, la servitude les fatigues, & leur devient insupportable. Si quelqu'un d'entre eux va servir chez les Hollandais en qualité de domestique, dès qu'il a gagné quelque chose, il quitte son habit & retourne au sein de sa famille. Le tablier fabuleux qu'on prête à leur femmes, & qu'on dit leur avoir été donné par la nature, n'a point de réalité ; il est vrai qu'on apperçoit dans certaines une excroissance des nimphes qui quelquefois pend de six pouces, mais c'est un phénomène particulier dont on ne peut pas faire une règle générale.

C'est un des peuple les plus intéressans à connoître. M. Gordon, Commandant des troupes au Cap, vient de faire successivement trois voyages dans les terres ; on lui devra non seulement la connoissance du pays & du peuple qui l'habite, mais encore celle de quantité de plantes, & de plusieurs animaux inconnus qu'il a étudiés & décrits en bon observateur. Au delà des Hottentots, il a découvert un peuple nouveau, qui tient beaucoup du Caffre, & qui vit en petites bourgades ; en atten dant que ses journaux nous en donnent des détails circonstanciés, nous joignons ici la figure de cette espéce d'hommes.

Pl. LXXXV.