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CHAPITRE V.
Du Cap de Bonne-Espérance.

C'EST en 1652 que les Hollandais commencèrent à s'établir sur ce promontoire; mais craignant que leurs travaux ne fussent infructueux, ils ne cherchèrent à s'y naturaliser qu'en 1760 & 1761, époque à laquelle l'escadre de M. d'Aché y laissa de grandes richesses. Dès-lors ils donnèrent plus de soin à leurs habitations; leurs établissemens firent des progrès, & c'est aujourd'hui la meilleure relâche pour les vaisseaux qui voyagent dans l'Inde.

Les environs de la ville qui n'offroient autrefois que des roches arides, se sont transformés en jardins agréables par les terres qu'on y a transportées ; on y cultive avec succès les fruits & les légumes de l'Europe, & l'intérieur du pays couvert d'un sable brûlant, comme toute l'Afrique, est devenu propre à la végétation sous les mains-européennes. Les habitations des Hollandais détendent jusquà deux cents lieues dans les terres 5 ils cultivent le blé ôc les grains convenables au sol. La récolte en est assez abondante pour fournir non-seulement à leur nourriture & au ravitaillement des vaisseaux qui viennent y relâcher, mais encore pour faire des envois en Europe. C'est la compagnie qui s’en charge quoiqu’à son désavantage, afin que les habitans n’abandonnent pas cette culture : ils élèvent aussi des troupeaux considérables de bœufs & de moutons, &