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& les chevaux de l'île de Bourbon & du Cap. La côte eft fort poissonneuse, elle fournit quantité de coquillages, de madrépores & même du corail ; les légumes y font bons, le cochon excellent ; les petits pois & les ardchaux valent ceux de France ; on commence à y cultiver des pommes de terre qu'on a rap- portées du Cap; les patates y font très-communes; dans cer- tains endroits, les troupeaux réufïiffent bien & font d'un grand revenu ; mais comme on n'envoie à la boucherie que les bœufs malades ou morts d'accident, les habitans du port ne mangent que de mauvaife viande. .

La nourriture des noirs eft le maïs, le manioc, les patates, les cambars 6c les racines de fonge. Les fruits les plus communs font les différentes efpèces de bananes, l'ananas, la goyave, la jam-rofade & la mangue; on y trouve aussi des pêches & des pommes ; mais outre qu'elles n'y font pas communes, elles ne valent pas celles d'Europe à beaucoup près. Certains quartiers produisent encore des raisins & des fraises.

On commence à recueillir quelques autres bons fruits, grâces aux foins de quelques zélés cultivateurs, fur-tout de M. Céré, Directeur du Jardin du Roi, qui a diftribué dans toute File des graines de Litchi, de Longane, de Wampi, d'Avocat, d'Evi ou fruit de Cythère, de Rima ou fruit à pain, de cacao, de gérofle & de mufcade, de Ravenfara, de fandal, &c. M. de Coffigni qui pofféde le plus beau jardin de la colonie, s'eft encore emprené de multiplier, ôc de partager avec les habitans les plantes rares & précieufes qu'il a fait venir à grands frais d'Europe, du Cap, de Batavia, de la Chine & de l'Inde.

Quant aux bois, celui d'ébene eft très-commun ; on en trouve même plusieurs espèces, telles que la noire, la blan