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d'Agra, du Bengale, de la Chine & de l'Amérique, pour les y naturalifer , le fuccès n'en a pas été complet, il paroît qu'elles ont toutes dégénérés, & que refpèce Amériquaine n'étoit pas la bonne, puifque dans tous les eûais elle n'a rendu que la moitié de ce qu'on en retire dans le nouveau continent. M. de Cossigni, l'un des plus zélés cultivateurs de cette contrée, a fait des découvertes très-intéreffantes fur cette matière : elles font confignées dans ton traité de l'Indigoterie.que le Gou- vernement a fait imprimer à l'île de France.

Les Épiceries donnent des efpérances mieux fondées, MM. de. Trémigon & de Coè'tivi, les y portèrent en 17^ & 1771. Ces deux expéditions furent faites par M. Poivre, Intendant des îles de France & de Bourbon, qui ne cherchant qu'à enrichir ces deux colonies, n'épargna rien pour leur procurer cette nou- velle branche de commerce.

On a prétendu jusqu'à ce jour que les épiceries venues à l'île de France perdroient de leur qualité; mais ceux qui ont avancé ces faits, font reconnus pour des perfonnes jaloufes de la gloire que M. Poivre avoit acquife pendant ton administration. Cet Intendant a eu des ennemis, & même en a encore dans la colonie, parce que l'homme utile eft prefque toujours en butre à l'envie , & la viâime de l'ingratitude. Les épi- ceries viennent très-bien à l'île de France , aujourd'hui les gérofliers plantés de graines, font chargés de doux qui ne le cèdent en rien à ceux que les Hollandais nous vendent, & dans peu les Français pourront non-seulement se passer d'eux, mais encore en vendre aux autres Nations. Les muscadiers n'ont pas aussi bien réussi, parce qu'ils sont de nature bisexe , qualité qu'on ne leur connoissoit point, de forte qu'il ne s'en est trouvé

TOME II. L