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VOYAGE AUX INDES

foyer, quoique éloignées de quatre lieues l’une de l’autre.

Les Naturels du pays leur attribuent de grandes propriétés, particulièrement pour toute sorte de douleur, on y voit encore une petite rivière qui charie de la poudre d’or, près de laquelle se trouvent les ruines d’une petite redoute, qui fût, dit-on, bâtie par les Européens.

Le petit pays de Mandrérè forme une province qui contient deux mille habitans, gouvernés par quatre chefs. Il est situé sur un empâtement de montagnes très-élève ; pendant quatre mois de l’année, il y fait assez de froid pour que l’eau soit gelée à deux pouces d’épaisseur. La terre est très-bonne, & l’on y cultive de très-bon riz, on y voit les restes d’une ancienne habitation que les Français y bâtirent en 1662.

La province d’Ecouda-Enverse est bonne & fertile, mais on la fréquente peu, parce que les habitans au nombre de trois mille, gouvernés par six chefs, sont toujours en guerre avec ceux des Matatan ou de Manatingue.

Le pays de Manatan ou Racquimouchi, forme une petite province située à la source de la rivière de Matatan ; le sol est si aride, qu’il n’y vient que des cambards & des bananiers : il renferme deux mille habitans, gouvernés par six chefs qui descendent d’un petit homme de trois pieds, & quoiqu’ils soient d’une taille ordinaire, ils ont conservé le nom de Zaphéraquimouché, qui veut dire Nain. C’est apparemment ce qui fait croire que l’île renferme une race Naine.

On trouve dans cette Province quantité de bœufs sauvages d’une espèce particulière ; ils sont très-petits, & n’ont pas de louppe comme les autres.

Après avoir donné une légère idée du sol, des productions,