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ET A LA CHINE. Liv. IV.

roient se mettre à l’abri du cap Sainte-Marie, auprès duquel on voit sur toutes les cartes une baye qu’on nomme Baye S. Jean ; elle n’est probablement qu’un lac entouré d’un cordon fort étroit du côté de la mer, & qui se ferme lorsque les vents soufflent de la partie du sud. Les habitans assurent y avoir vue entrer un vaisseau qui n’en a jamais pu sortir.

La province de Mariafale est très-étendue ; son terrain n’est pas moins aride que celui des précédentes. On n’y cultive que du mil, du maïs, des ambrevades & des melons d’eau ; cependant on en trouve quelques parties assez bien boisées : elle est arrosée par une très-grande riviére qui se dégorge à la mer, & forme une anse où les vaisseaux peuvent mouiller, à moins que les vents de sud & de sud-est ne battent en côte.

Elle nourrit dix mille habitans gouvernés par dix chefs barbares & cruels : lorsque la Syrène se perdit, l’un d’entre eux nommé Dian-Bason, arrêta tous les malheureux qui se sauvèrent du naufrage, & ne les renvoya qu’après les avoir inhumainement dépouillés : mais quelques jours après il fut massacré par les autres, qui vouloient être de moitié dans ce brigandage.

Les bœufs, les moutons, les cabrits & les esclaves abondent dans cette contrée ; c’est de-à que les habitans du fort Dauphin tirent la plus grande partie de ceux qu’ils nous vendent.

La province de Fiéren où la baye de S. Augustin est située, n’offre qu’un terrain aride, peu boisé, surmonté de grosses roches ferrugineuses, & couvert de fatagues[1].

Elle contient environ huit mille habitans, gouvernés par sept

  1. (a) Espéce de liseron qui, rampant sur la terre, couvre les bords de la mer & les endroits sabloneux.