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VOYAGE AUX INDES

long de la rivière, est de cinq cens Thas (a[1]), & la largeur dedeux cens, que le Gouverneur de Rangon fera mesurer. Tous les vaisseaux français qui viendront mouiller dans le port de l’établissement français, seront obligés de donner le compte de leurs marchandises & autres effets au Gouverneur de Rangon, pour voir quels sont les présens que je dois exiger pour me dédommager des droits : vous ne pourrez vendre aucune munition de guerre dans tous mes États, sans ma permission. J’envoie mes ordres en conséquence au Gouverneur de Rangon. Quand il arrivera des vaisseaux français, il aura soin de faire la visite à bord ; & sitôt que les marchandises seront dans les magasins, il fera mettre la chappe.

Tous les vaisseaux qui viendront mouiller dans l’établissement français, seront obligés de mettre leur gouvernail à terre.

Je vous envoie votre Ambassadeur avec l’accord que je lui ai fait ».

Donné le 12 de la Lune
du mois de Kchoug, 1132.


La Compagnie des Indes obtint donc un emplacement considérable à Rangon, avec le droit d’y bâtir ses magasins, & d’y arborer le pavillon français ; elle fut la seule à qui le Roi du Pégu ait encore accordé ce denier privilége : les Anglais, les Hollandais, les Arméniens, ne purent l’obtenir. Mais la Compagnie n’ayant pas su profiter de ces avantages, les Français

  1. Le Thas est de dix pieds & demi.