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150 VOYAGE AUX INDES

d'abord horreur de la chair des poules, ôc qu'ils regardèrent les œufs comme un poifon. Cependant la plupart des oiiâaux font les mêmes au Bréfil ôc à la Guianne, ôc il neft guère probable que les poules renfermées dans cette dernière con¬ trée, ne fe fuiïent pas répandues dans le Bréfil où elles auroient été connues des habkans. Ainfi les Coqs dont parle M. de Sonini, ne font pas de Fefpèce de cet oifeau, ou ils tirent leur origine des Coqs domeftiques qui y ont été tranfportés, & font devenus fauvages dans la fuite.

L'obfervation de M. de Sonini ne peut donc, ainfi que celles de ceux qui Font précédé, fixer nos idées fur le pays d'où le Coq & la Poule tirent leur origine. Serai-je à cet égard plus heureux que tous les autres voyageurs ? Les oifeaux mâles ôc femelles que j'ai rapportés de FInde, que j'ai trouvé libres ôc fauvages dans les forêts, font-ils en effet, Fun un Coq ôc l'au¬ tre une Poule, ôc ces oifeaux doivent-ils être regardés comme la touche primitive du Coq ôc de la Poule domeftiques ? C'efl par la defcription exaâe de ces oifeaux, par leur comparaifon détaillée avec ceux auxquels je les "ai jugé femblables, & dont je les ai cru la touche primitive, que je dois fatisfaire à cette double queftion. IP s'agit d'abord de décider fi les oifeaux dont j'entreprens la defcription, font lun un Coq & l'autre une Poule.

Suivant M. Briffon, les caraâères du Coq font devoir quatre doigts dénués de membranes, trois devant, un derrière, tous féparés environ jutqu'a leur origine.

Les jambes couvertes de plumes jufqu'au talon, le bec en cône courbé.

Deux membranes charnues, longitudinales, pendantes sous la gorge.