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138 VOYAGE AUX INDES

Il a cinq doigts à chaque pied ; ceux de devant sont très-longs, un peu crochus, ce qui doit le rendre fort lent dans sa marche ; ils sont garnis d'ongles crochus ; les deux dernières articulations du doigt du milieu sont longues, grêles, dénuées de poils ; il s’en sert pour tirer des trous des arbres les vers qui font sa nourriture : il s’en sert aussi pour les pousser dans son gosier; elles paroissent de même lui être utiles pour s'accrocher aux branches des arbres. Les pieds de derrière ont quatre doigts garnis d'ongles crochus, & n’ont chacun que deux articulations : le cinquième ou intérieur forme le pouce, & a un ongle plat semblable à ceux de l’homme.

Pl. LXXXVI.

Le Aye-aye a deux dents incisives à chaque mâchoire; elles font très-rapprochées , & ressemblent à un bec de perroquet, les inférieures sont beaucoup plus fortes que les inférieures.[** ?]

Ses oreilles sont grandes, larges & plates : elles font noires, liffes, reîuifantes, & parsemées extérieurement de poils longs.

Il a des touffes de longs poils au-dessus des yeux & du nez, sur les joues & au menton.

L'animal entier est couvert d'un duvet ou poil fin d'un blanc fauve d'où sortent de grands poils noirs. Le masque & le devant du col sont d'un blanc fauve ; la queue est plate, touffue & garnie de longs poils : quoiqu'elle paroisse toute noire, cependant les poils qui la couvrent sont blancs depuis leur naissance jusqu'à la moitié de leur longueur.

Cet animal paroît terrier : il ne voit pas le jour ; son œil est roussâtre & fixe comme celui du chat-huant. Il est très-paresseux, & par conséquent très-doux, j'ai eu le mâle & la femelle, ils n'ont vécu que deux mois ; je les nourrissois avec du riz cuit, & ils se servoient pour le manger, des deux doigts grêles des pieds