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102                                  VOYAGE AUX INDES


fuperncîede la terre, efpéce d'étain que l'on porte en Chine, c eft le feul commerce dont la Compagnie retire quelque profit encore neft-il pas afîez fort pour payer les employés, & couvrir les dépenfes quelle eft obligée de faire pour fe fou- tenir fur cette côte. Celui des joncs eft fi peu de chofe, qu ei e s eft vue forcée de l'abandonner aux habitans moyennant quelques droits. Les îles voifines lui fourmiïent du bols d'aigle, de fandal & de fapan. Quelques Malais y font le commerce en interlope, ceux qui font connus fous le nom de Bouguis, vont aux Moluques chercher des épiceries, qu'ils portent enfuke à Achem & à Quéda; ceux qui font celui du câlin, croifent dans les détroits, & le vendent aux vaiffeaux Européens, qui y paffent pour aller en Chine. Afin d'empêcher le progrés "de ce commerce frauduleux, la Compagnie entretient des Gardes-côtes, qui tâchent d'intercepter leurs bateaux. ^


On trouve à Malacca des aniropophages reconnus, de même que des êtres qui nont que la figure humaine; ils vivent fur les arbres, & fi quelqu'un pane fous leur retraite, ils defcendent & les dévorent : il.y en a qui font moins féroces; errans dans les bois, ne fe liant pas même avec les êtres ^ kur r^ fembtent, ils te nournffent de fruits & de racines, & nhabitent avec les femmes que quand la nature les y invite ; ce qui fembleroit prouver que dans l'état de nature, les hommes ont

gaison ; je suis surpris que les Nations Européennes qui vont en Chine, n’aient point entrepris d’y protr de l’étain, puisque le calin s’y vend très-bien ; peut-être aussi que le préjugé a fait négliger cette branche de commerce ; car on a toujours cru que le calin étoit un métal différent de l’étain. On a cru aussi qu’il étoit la toutenague des Chinois ; mais ce dernier métal n’était pas noaturel, & est formé par un mélange de calin & de

cuivre.