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Alors le César, enivré de fureur, commanda qu’on leur coupât la tête en même temps qu’à Porphyre et qu’on jetât leurs corps aux chiens. Ensuite, il fit comparaître Catherine et lui dit : « Bien que tu aies fait mourir l’impératrice par art magique, cependant si tu viens à résipiscence, tu seras la première dans mon palais : aujourd’hui donc, ou tu offriras des sacrifices aux dieux, ou tu auras la tête coupée. » Catherine lui répondit : « Fais tout ce que tu as résolu : tu me verras prête à tout souffrir. » Alors Maxime prononça son arrêt et la condamna à être décapitée. Quand elle eut été amenée au lieu du supplice, elle leva les yeux au ciel et fit cette prière : « Ô vous qui êtes l’espérance et le salut des croyants ! l’honneur et la gloire des vierges : ô Jésus, ô bon roi, je vous en conjure, que quiconque, en mémoire de mon martyre, m’invoquera à son heure dernière, ou bien en toute autre nécessité, vous trouve propice et obtienne ce qu’il demande ! » Cette voix s’adressa alors à elle : « Viens, ma bien-aimée, mon épouse ; voici la porte du ciel qui t’est ouverte. Tous ceux qui célébreront la mémoire de ton martyre avec dévotion, je leur promets du ciel les secours qu’ils réclameront. » Quand elle fut décapitée, il coula de son corps du lait au lieu de sang. Alors les anges prirent son corps et le portèrent, de cet endroit, jusqu’au mont Sinaï, éloigné de plus de vingt jours de marche, et l’y ensevelirent avec honneur[1]. De ses ossements découle sans cesse une huile qui a la vertu

  1. La légende et l’oraison du Bréviaire romain consacrent le fait du transport du corps de la sainte par les anges au mont Sinaï.