Page:Voragine - Légende dorée.djvu/662

Cette page n’a pas encore été corrigée

Brice se rendit auprès du pape et y resta sept ans, faisant pénitence de ses péchés à l’égard de saint Martin. Le peuple de Tours envoya à Rome Justinien, afin qu’il se défendît, en présence de Brice, d’avoir accepté de se substituer à lui dans l’épiscopat. Mais ce Justinien mourut en arrivant à Verceil ; et le peuple de Tours élut à sa place un certain Germain. Cependant Brice, après sept années d’exil, reprit le chemin de Tours, avec l’autorisation du pape ; et comme il était arrivé déjà à un mille de Tours, il apprit d’en haut que Germain venait de mourir. Ce qu’apprenant, Brice dit à ses compagnons : « Levez-vous, car nous avons à ensevelir l’évêque de Tours ! » Et, en effet, pendant que Brice entrait par l’une des portes de la ville, d’une autre porte sortaient les restes mortels de Germain. Et saint Brice, après l’avoir enseveli, reprit possession de son siège, où, pendant sept années encore, il donna l’exemple de toutes les vertus. Il mourut en paix dans la quarante-huitième année de son épiscopat.




CLXV


SAINTE ÉLISABETH, VEUVE[1]
(20 novembre)


1o Élisabeth, fille d’un illustre roi de Hongrie, anoblit encore par sa foi et ses vertus la race très noble dont elle était sortie. Élevée, pour ainsi dire, au-dessus de la nature humaine, toute petite encore elle dédaignait les jeux enfantins, ne s’occupant qu’à avancer toujours dans la vénération de Dieu. À cinq ans, elle avait tant de plaisir à prier dans l’église que ses compagnes ou ses servantes ne parvenaient pas à l’en faire sortir. Même en jouant, on la voyait toujours courir du côté d’une chapelle, afin de pouvoir plus facilement y entrer. Et quand

  1. Ce chapitre, qui manque dans la plupart des manuscrits anciens, n’est certainement pas de Jacques de Voragine.