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dans sa capitale, où il éleva en leur honneur une église magnifique.

D’autre part, Isidore, dans son livre sur la mort des apôtres, Eusèbe dans son Histoire ecclésiastique, Bède dans ses commentaires des Actes des Apôtres et Jean Beleth dans sa Somme, affirment que saint Simon souffrit le supplice de la croix. Suivant eux, le saint, après avoir prêché en Égypte, revint à Jérusalem, où les apôtres l’élurent, d’une voix unanime, pour remplacer Jacques le Mineur sur le siège épiscopal. Il gouverna donc l’Église de Jérusalem pendant nombre d’années et ressuscita trente morts. Il avait atteint l’âge de cent vingt ans, lorsque, sous le règne de Trajan, il fut pris et mis en croix par le consul Atticus. Mais ces mêmes écrivains admettent que ce saint Simon peut avoir été un autre Simon, fils de Cléophas et neveu de saint Joseph.




CLVIII


SAINT QUENTIN, MARTYR
(31 octobre)


Quentin était de famille noble et citoyen romain. Il était venu dans la ville d’Amiens et y opérait de nombreux miracles, lorsque, par ordre de Maximien, le préfet de la ville s’empara de lui, et le jeta en prison après l’avoir fait rouer de coups. Mais un ange délivra le prisonnier, qui s’empressa de retourner sur la grand’place pour y prêcher au peuple. Arrêté de nouveau, étendu sur un chevalet où ses veines se rompirent, cruellement frappé de nerfs de bœuf, brûlé avec de l’huile, de la poix et de la graisse bouillantes, il supportait tout, et raillait le préfet. Celui-ci, furieux, lui fit jeter au visage de la chaux, du vinaigre et de la moutarde. Puis, voyant que cela même ne l’émouvait point, il le fit transporter