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INTRODUCTION

L’auteur de la Légende Dorée était, à la fois, un des hommes les plus savants de son temps, et un saint. Sa vie, si quelque érudit voulait prendre la peine d’en reconstituer le détail, enrichirait d’un chapitre précieux l’histoire de la pensée religieuse au treizième siècle ; et puis l’on en tirerait une petite « compilation », qui mériterait d’avoir sa place entre les plus belles et touchantes vies de saints qu’il nous a, lui-même, contées[1]. Mais, du reste, son livre suffit à nous le faire connaître tout entier. Le savant s’y montre à chaque page, aussi varié dans ses lectures qu’original, ingénieux, souvent profond dans ses réflexions ; et sans cesse, sous la science du théologien, nous découvrons une âme infiniment pure, innocente, et douce, une vraie âme d’enfant selon le cœur du Christ.

Le bienheureux Jacques est né, en l’année 1228, à Varage, d’où son nom latin : Jacobus de Varagine. Et j’imagine que c’est, ensuite, l’erreur d’un copiste qui, en substituant un o au premier a de son nom, aura valu à l’auteur de la Légende Dorée de devenir, pour la postérité, Jacques de Voragine.

  1. On pourrait la placer entre la vie de Sainte Félicité et celle de Saint Alexis, à la date du 13 juillet, où les Dominicains célèbrent, avec un office propre, la fête du bienheureux Jacques de Voragine.