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allèrent au pâturage en quête de quelque indice ; mais, n’ayant rien trouvé, ils revinrent raconter la chose à Jérôme. Alors, de l’avis de celui-ci, ils confièrent au lion le travail de l’âne, et l’employèrent à porter leur bois : tâche dont la bête s’acquittait avec une patience exemplaire. Mais un jour, sa tâche achevée, le voilà qui se met à courir par les champs, et voilà qu’il aperçoit de loin des marchands, avec des chameaux et un âne s’avançant à leur tête pour les guider, suivant l’usage du pays. Aussitôt le lion, se jetant sur la caravane avec un rugissement terrible, força les marchands à prendre la fuite. Après quoi, frappant le sol de sa queue, il obligea les chameaux à l’accompagner jusqu’au monastère, où Jérôme, dès qu’il les vit, dit à ses frères : « Lavez les pieds à nos hôtes, servez-leur à manger, et puis attendons la volonté de Dieu ! » Et voici que le lion se mit à courir joyeusement d’un frère à l’autre, se prosternant devant chacun d’eux comme s’il leur demandait pardon de quelque faute. Et Jérôme, prévoyant l’avenir, dit à ses frères : « Préparez-vous à accueillir encore d’autres hôtes ! » Et en effet, au même instant, on vint lui annoncer que des étrangers étaient là, qui voulaient voir l’abbé. Et tout de suite les marchands, se jetant à ses pieds, lui demandèrent pardon de leur vol ; et lui, les relevant avec bonté, leur dit de reprendre ce qui leur appartenait, mais de respecter désormais le bien d’autrui. Et les marchands, en témoignage de leur reconnaissance, le forcèrent à accepter une mesure d’huile, lui promettant que, tous les ans, eux et leurs héritiers donneraient aux frères une mesure pareille.

Comme, jusqu’alors, on avait le droit de chanter dans les églises n’importe quels chants, l’empereur Théodose demanda au pape Damase de lui indiquer un savant docteur à qui il pût confier le soin de régler le chant des offices. Et Damase, sachant l’érudition et la sagesse de Jérôme, le choisit pour cette tâche difficile. C’est donc Jérôme qui définit les chants qui convenaient aux différentes fêtes, et qui décida qu’à la fin de tous les psaumes devrait être chanté le Gloria Patri. C’est lui aussi qui