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cupiscence ; mais, à la prière de la vierge, la force divine paralysa le bras qu’il levait sur elle. Et Priscus, croyant à un sortilège, envoya vers elle un de ses fonctionnaires pour lui promettre toute sorte de faveurs si elle consentait à devenir sa maîtresse. Mais l’envoyé trouva la prison fermée, de telle sorte qu’il ne put ni l’ouvrir avec ses clés ni en briser la porte à coups de hache. Et il fut possédé d’un démon, qui le contraignit à se déchirer les chairs de ses propres mains.

Le juge décida ensuite que la sainte eût à être placée sur une roue dont les rayons étaient remplis de charbons ardents ; et l’auteur de cette roue s’entendit avec les bourreaux pour que, sur un signe de lui, la flamme, sortant des rayons, consumât le corps d’Euphémie. Mais Dieu fit en sorte que ce fût cet homme lui-même qui fut consumé tandis qu’Euphémie, délivrée par un ange, apparut debout, saine et sauve, dans les airs. Alors un certain Appellien dit au juge : « Le pouvoir de ces chrétiens ne peut être vaincu que par le fer. Je te conseille donc de la faire décapiter ! » On éleva alors un échafaud ; mais le premier homme qui voulut étendre la main sur Euphémie, pour l’y faire monter, eut aussitôt la main paralysée et fut emporté à demi mort. Un autre, nomme Sosthène, arrivé près d’elle, se convertit tout de suite, lui demanda pardon et, tirant son épée, déclara au juge qu’il se tuerait lui-même plutôt que de toucher à celle que défendaient les anges.

Désespérant de la tuer par ce moyen, le juge dit à son chancelier de mander auprès d’elle les jeunes gens les plus vigoureux et les plus ardents de la ville, afin qu’ils usassent de son corps jusqu’à la faire mourir. Mais le premier qui entra dans la prison aperçut une troupe de vierges resplendissantes qui priaient autour d’Euphémie ; et aussitôt il devint chrétien. Alors le juge la fit suspendre par les cheveux, puis, devant l’inefficacité de ce nouveau supplice, la condamna à être privée de nourriture et à être pressée comme une olive entre d’énormes pierres. Elle resta ainsi pendant sept jours, nourrie par un ange ; et, au bout de sept jours, les quatre grosses