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moines de Jérusalem se mêlèrent aux païens, et emportèrent une grande partie des saints ossements. Ils les remirent à Philippe, évêque de Jérusalem, qui les envoya plus tard à Athanase, évêque d’Alexandrie. Et plus tard encore l’évoque d’Alexandrie, Théophile, les installa dans un ancien temple de Sérapis, dont il fit une basilique en l’honneur de saint Jean. Ajoutons qu’aujourd’hui ces reliques vénérables se trouvent à Gênes, ainsi que l’ont solennellement confirmé les papes Alexandre III et Innocent IV.

Et, de même qu’Hérode, Julien, le second persécuteur de saint Jean-Baptiste, ne resta pas impuni : nous avons raconté déjà ses persécutions et son châtiment dans l’histoire de Saint Julien, dont la fête vient après la Conversion de saint Paul. Mais l’Histoire tripartite nous donne encore, sur le règne et la mort de l’Apostat, d’autres détails, qui méritent d’être signalés.

À la mort de Constance, Julien, voulant plaire à tous, permit que chacun suivît librement le culte qui lui convenait. Il chassa aussi, de sa cour, les eunuques, les cuisiniers et les barbiers : les eunuques, parce que sa femme était morte, et qu’il n’avait pas l’intention de se remarier ; les cuisiniers, parce qu’il mangeait de la façon la plus simple et la plus frugale ; les barbiers, parce que, disait-il, « un seul suffit à faire beaucoup d’ouvrage ». Il dicta également un grand nombre de livres, où il déchirait tous les empereurs qui avaient régné avant lui. — Un jour qu’il sacrifiait aux idoles, on lui montra, dans les entrailles d’une victime, une croix entourée d’une couronne. Signe dont les augures furent effrayés, car ils y lisaient l’unité, la victoire et l’éternité de la croix. Mais Julien les consola, en leur disant que ce signe signifiait que le dogme chrétien eût à être enfermé dans un cerclé étroit, d’où on devait bien se garder de le laisser sortir. — À Constantinople, comme il sacrifiait à la déesse de la Fortune, le vieil évêque de Chalcédoine, Maris, à qui l’âge avait fait perdre la vue, vint lui reprocher son apostasie. Et Julien : « Tout de même, ton Galiléen n’a pas pu te garder la vue ! » Et Maris : « Il