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LA LÉGENDE DORÉE


IX. Le préfet d’une ville s’était emparé d’un champ dépendant d’une église de saint André. Sur les prières de l’évêque, il fut aussitôt saisi de fièvres. Il demanda donc à l’évêque de prier pour lui, promettant de restituer le champ s’il recouvrait la santé. Mais lorsqu’il l’eut recouvrée, il s’appropria le champ de nouveau. Alors l’évêque, avant de se mettre en prière, brisa toutes les lampes de l’église, en disant : « Que cette lumière ne se rallume pas aussi longtemps que Dieu ne se sera point vengé de son ennemi, et n’aura point fait rendre à l’église le bien qui lui a été ravi ! » Aussitôt voici le préfet ressaisi de ses fièvres. Il envoie demander à l’évêque de prier pour lui ; et comme l’évêque lui répond qu’il l’a déjà fait, et que Dieu l’a exaucé, il se fait porter chez lui et le contraint à entrer avec lui dans l’église, pour prier de nouveau à son intention. Mais à peine l’évêque a-t-il pénétré dans l’église que le préfet meurt ; et aussitôt le champ est restitué à l’église.



III


SAINT NICOLAS, ÉVÊQUE ET CONFESSEUR
(6 décembre)


La légende de saint Nicolas a été écrite par des docteurs d’Argos, qui est une ville de la Grèce, et de là viendrait, d’après Isidore, le nom d’Argoliques donné aux Grecs. Et l’on dit aussi que cette légende a d’abord été écrite en grec par le patriarche Méthode, puis traduite en latin, avec de nombreuses additions, par le diacre Jean.

I. Nicolas, citoyen de la ville de Patras, était né de parents riches et pieux. Son père s’appelait Épiphane, sa mère Jeanne. Ses parents, après l’avoir enfanté dans la fleur de leur âge, s’abstinrent ensuite de tout contact charnel. Le jour même de sa naissance, Nicolas, comme on