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CXII

Saint Dominique, confesseur

(4 août)

I. Dominique, père et fondateur de l’ordre des Frères Prêcheurs, naquit en Espagne, dans un village appelé Callahorra, du diocèse d’Osma. Son père s’appelait Félix, et sa mère Jeanne. Sa mère, avant qu’il fût né, rêva qu’elle portait dans son sein un petit chien, qui tenait dans sa bouche une torche allumée ; et le petit chien, sorti de son sein, embrasait de sa torche le monde entier. Plus tard, la marraine du petit Dominique crut voir, sur le front de l’enfant, une étoile qui éclairait le monde entier. Et, pendant qu’il était encore confié aux soins de sa nourrice, plusieurs fois on le vit, la nuit, se lever de son berceau pour aller s’étendre sur la terre nue. Envoyé à Valence pour faire ses études, il travaillait avec tant de zèle que, pendant dix ans, il ne prit pas une goutte de vin. Et comme la famine régnait à Valence, il vendit ses livres et tout son mobilier pour en distribuer le prix aux pauvres.

Bientôt sa renommée s’étendit à tel point que l’évêque d’Osma le nomma chanoine de son église ; et, peu de temps après, les autres chanoines l’élurent pour leur sous-prieur. Et lui, nuit et jour, il étudiait et priait, demandant à Dieu la grâce de pouvoir se dévouer tout entier au salut de son prochain.

S’étant rendu avec son évêque à Toulouse, il ramena à la foi du Christ son hôte, qui était hérétique, et l’offrit au Seigneur comme la prémice de sa moisson future. On lit aussi, dans la Chronique du comte de Montfort, que, un jour, après avoir prêché contre les hérétiques, il rédigea par écrit les arguments dont il s’était servi, et remit le papier à l’un de ses adversaires, afin que celui-ci pût réfléchir sur ses objections. Or l’hérétique fit