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lever dans la fontaine sacrée. Et comme, un jour, certaine dame noble, séduite par sa beauté, voulait entrer dans son lit, les anges l’empêchèrent d’en approcher : de telle sorte que, le lendemain matin, elle se jeta à ses pieds et lui demanda pardon. Ordonné prêtre, il brilla d’une telle sainteté, que, pendant les messes qu’il célébrait, on voyait des mains d’anges lui soulever les mains.

Plus tard, lorsque toute l’Italie fut ravagée de la peste de l’arianisme, que favorisait l’empereur Constance, le pape Julien consacra Eusèbe évêque de Verceil, ville qui avait alors la primauté parmi toutes les villes italiennes. Ce qu’apprenant, les hérétiques firent fermer toutes les portes de l’église principale de Verceil, consacrée à la sainte Vierge. Mais Eusèbe, étant entré dans la ville, s’agenouilla devant le portail de l’église ; et bientôt, sur ses prières, toutes les portes s’ouvrirent d’elles-mêmes. Il rejeta ensuite de son siège l’évêque de Milan, Maxence, corrompu par l’hérésie, et ordonna à sa place le catholique Denis. Et c’est ainsi qu’il allait, purgeant de la peste arienne toute l’Église d’Occident, pendant qu’Athanase en purgeait toute l’Église d’Orient. L’auteur de l’arianisme était un prêtre d’Alexandrie nommé Arius. Il affirmait que le Christ était une pure créature, qu’un temps avait existé où il n’était pas, et qu’il avait été créé pour nous. Aussi Constantin le Grand rassembla-t-il à Nicée un concile où l’erreur d’Arius fut condamnée. Quant à Arius lui-même, il mourut, peu de temps après, d’une mort misérable ; tous ses intestins lui sortirent du corps par le derrière. Mais le fils de Constantin, Constance, se laissa corrompre par l’hérésie. Et, furieux contre Eusèbe, il réunit en concile de nombreux évêques, et manda à ce concile Denis, et Eusèbe lui-même, qui, sachant que la majorité du concile était convertie à l’erreur, refusa de venir, alléguant sa vieillesse. Pour rendre cette excuse impossible, l’empereur réunit le concile à Milan, tout près de Verceil. Eusèbe, cependant, ne s’y rendit point. Constance ordonna aux ariens d’exposer leur-doctrine ; puis il enjoignit à l’évêque Denis