Page:Voragine - Légende dorée.djvu/417

Cette page n’a pas encore été corrigée

M’ayant amené ici, c’est lui encore qui m’emmènera ! » Puis, allant au cadavre de l’âne : « Lève-toi, lui dit-il, et retournons a l’auberge ! » Et aussitôt l’âne, se relevant, se secoua comme si rien de mauvais ne lui était arrivé.

Avant de quitter Ravenne, saint Germain prédit que sa fin approchait. En effet, peu de jours après, il fut pris d’une fièvre qui, au bout d’une semaine, l’emporta. Son corps fut transporté en Gaule, ainsi qu’il l’avait demandé à la reine. Cette mort eut lieu en l’an 430.

IX. Saint Germain avait promis à Eusèbe, évêque de Verceil, d’assister à l’inauguration d’une église qu’il venait de construire. Or Eusèbe, apprenant la mort de saint Germain, n’en fit pas moins allumer des cierges pour la cérémonie : mais les cierges s’éteignaient sitôt allumés. Alors Eusèbe comprit qu’il devait ajourner la dédicace de l’église, et choisir un autre évêque pour y présider. Mais comme le corps de saint Germain passait par Verceil, on le fit entrer dans la susdite église et aussitôt tous les cierges s’allumèrent miraculeusement. Sur quoi Eusèbe se rappela la promesse de saint Germain et comprit que celui-ci, mort, faisait ce que vivant il avait promis. Mais on ne doit point croire qu’il s’agisse là du grand saint Eusèbe de Verceil : celui-ci est mort sous le règne de Valens, cinquante ans avant la mort de saint Germain. C’est donc qu’il y aura eu à Verceil un autre évêque nommé Eusèbe, à qui sera arrivé le miracle que nous venons de raconter.




CVII


SAINT EUSÈBE, ÉVÊQUE ET MARTYR
(1er août)


Eusèbe gardait, depuis l’enfance, une telle chasteté, que, lorsqu’il reçut le baptême des mains du pape Eusèbe, qui lui donna son nom, on vit des mains d’anges le sou-