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Bretons est gouvernée par des rois provenant d’une race de porchers.

VI. Comme les Saxons faisaient la guerre aux Bretons et se voyaient en nombre insuffisant, ils invoquèrent l’aide des deux saints, qui, leur ayant prêché l’Évangile, les convertirent bientôt à la foi chrétienne. Le jour de Pâques, dans la ferveur de leur foi, les Saxons jetèrent leurs armes avant d’aller au combat : ce qu’apprenant, leurs adversaires, enhardis, voulurent s’élancer contre l’ennemi désarmé. Mais Germain, se tenant auprès de l’armée qu’il avait convertie, les avertit d’avoir tous à répondre : Alleluia ! lorsque lui-même s’écrierait : Alleluia ! Ainsi fut fait : et ce cri remplit les assaillants d’une telle frayeur que tous s’enfuirent, jetant bas les armes, comme si les montagnes et le ciel lui-même se précipitaient sur eux.

VII. Un jour, passant par Autun, saint Germain se rendit au tombeau de l’évêque, saint Cassien, et demanda à celui-ci comment il se portait. Aussitôt le défunt, du fond de son tombeau, répondit, d’une voix haute et claire que tous purent entendre : « Je jouis d’un doux repos, en attendant la venue du Rédempteur. » Et Germain : « Repose-toi donc dans le Christ, et daigne intercéder pour nous, afin que nous obtenions d’être admis aux joies de la sainte résurrection ! »

VIII. Passant par Ravenne, il fut reçu avec honneur par la reine Placidie et son fils Valentinien, qui, à l’heure du repas, lui envoyèrent un vase d’argent rempli des mets les plus délicats. Mais Germain distribua les mets aux serviteurs et garda le vase d’argent pour ses pauvres. En échange, il envoya à la reine une écuelle de bois contenant un pain d’orge : présent dont la reine se réjouit si fort qu’elle fit recouvrir l’écuelle d’une enveloppe d’argent. Une autre fois, cette reine l’invita à sa table, et l’évêque accepta. Mais, comme il était épuisé par les jeûnes et les prières, il monta sur son âne, pour se rendre au palais. Or, pendant le repas, l’âne mourut. Ce qu’apprenant la reine fit donner à l’évêque un magnifique cheval. Mais Germain : « Mon âne me suffit.