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rendre en Grande-Bretagne, où pullulaient les hérétiques. Pendant qu’ils étaient en mer, une terrible tempête se leva ; mais, sur la prière de saint Germain, les flots s’apaisèrent aussitôt. Arrivés en Grande-Bretagne, les deux saints, furent reçus avec honneur par le peuple ; puis, ayant convaincu les hérétiques, ils retournèrent dans leurs diocèses.

III. Un jour que Germain, malade, était couché dans un certain bourg, un grand incendie se produisit dans le bourg. On supplia l’évêque de se laisser transporter ailleurs, pour échapper aux flammes, mais il s’y refusa ; et le fait est que la flamme, qui détruisit toutes les maisons voisines, ne toucha pas à celle où il se trouvait.

IV. Plus tard, comme il était revenu en Grande-Bretagne pour réfuter les hérétiques, un de ses disciples, s’étant mis en route pour le rejoindre, tomba malade et mourut dans la ville de Tonnerre. Et saint Germain, lors de son retour, s’étant arrêté dans cette ville ; fit ouvrir le sépulcre, et demanda au mort s’il désirait de nouveau lutter à ses côtés. Mais le mort, se relevant, répondit qu’il était si heureux qu’il préférait ne pas se réveiller. Le saint y consentit ; et son disciple, baissant de nouveau la tête, de nouveau s’endormit dans le Seigneur.

V. Pendant qu’il prêchait en Grande-Bretagne, le roi de ce pays lui refusa l’hospitalité, ainsi qu’à ses compagnons. Mais un porcher, qui se rendait chez lui, ayant vu Germain et ses compagnons épuisés de faim et de froid, les recueillit dans sa maison, et tua pour eux le seul veau qu’il possédait. Or, après le repas, saint Germain fit rassembler tous les ossements du veau sous la peau, et, à sa prière, Dieu rendit la vie à l’animal. Le lendemain, l’évêque vint trouver le roi et lui demanda avec force pourquoi il lui avait refusé l’hospitalité. Le roi, surpris, ne savait que répondre. Et le saint : « Hors d’ici, s’écria-t-il, et laisse la royauté à un plus digne ! » Puis Germain, sur l’ordre de Dieu, fit venir le porcher et sa femme ; et, au grand étonnement de tous, il proclama roi cet homme qui l’avait accueilli. C’est depuis lors que la nation des