Page:Voragine - Légende dorée.djvu/402

Cette page n’a pas encore été corrigée

premiers jours de l’empereur Décius ? Et comment oses-tu, jeune homme, tromper les sages et les anciens d’Éphèse ? Tu seras châtié si tu ne nous révèles où tu as trouvé cet argent ! » Alors Malchus leur dit : « Ô nom du ciel, seigneurs, répondez à ce que je vais vous demander, et je vous dirai ensuite tout ce qui est dans mon cœur. L’empereur Décius, qui était ici hier, où est-il à présent ? » Alors l’évêque : « Mon fils, il n’y a pas aujourd’hui sur terre d’empereur appelé Décius ; mais il y en avait un autrefois, il y a très longtemps. » Et Malchus : « Seigneur, je suis trop stupéfait, et personne ne me croit. Mais suivez-moi, je vous montrerai mes compagnons, sur le mont Célion, et vous les croirez ! Ce que je sais, c’est que nous fuyons la colère de l’empereur Décius, et que j’ai vu cet empereur rentrer hier ici, dans la ville d’Éphèse. »

Sur l’ordre de l’évêque, qui devinait là un dessein de Dieu le proconsul, le clergé, et une grande foule suivirent Malchus jusque dans la caverne ; et l’évêque, en y entrant, trouva parmi les pierres un écrit scellé de deux sceaux d’argent ; et il lut cet écrit à la foule assemblée. Il pénétra ensuite auprès des saints, qu’il trouva assis dans leur caverne, avec des visages rayonnants comme des roses en fleur. Aussitôt l’évêque et le proconsul avertirent Théodose, pour qu’il vînt assister au miracle de Dieu. Et Théodose, se levant du sac sur lequel il était étendu, et glorifiant Dieu, vint de Constantinople à Éphèse. Il monta jusqu’à la caverne, vit les saints, dont les visages rayonnaient comme des soleils, et, après s’être prosterné devant eux et les avoir embrassés, il s’écria en pleurant : « À vous voir, c’est comme si je voyais le Seigneur ressuscitant Lazare ! » Alors Maximilien lui dit : « C’est pour toi que Dieu nous a ressuscités avant le jour de la grande résurrection, afin que tu n’aies point de doute sur la réalité de celle-ci ! » Puis, cela dit, tous les sept ils s’endormirent de nouveau, la tête penchée, et ils rendirent leurs âmes à Dieu.

L’empereur, après les avoir encore embrassés en pleurant, ordonna que l’on construisît pour eux des cer-