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la légende dorée

nèque, le maître de Néron, s’attendait à recevoir la digne récompense de ses travaux, Néron lui dit que, pour sa récompense, il aurait le droit de choisir l’arbre aux brandies duquel il serait pendu. Et comme Sénèque demandait comment il avait pu mériter d’être condamné à mort, Néron fit agiter au-dessus de sa tête la pointe d’une épée, de telle sorte que Sénèque, effrayé, fermait les yeux et baissait la tête. Et Néron lui dit : « Mon maître, pourquoi baisses-tu la tête devant ce glaive ? » Sénèque lui répondit : « Étant homme, je crains la mort et ne désire point mourir. » Et Néron : « Hé bien, moi aussi je te crains, comme déjà je te craignais dans mon enfance, et je ne vivrai pas tranquille tant que tu vivras ! » Alors Sénèque dit : « Si je dois mourir, accorde-moi du moins de choisir mon genre de mort ! » Et Néron : « Choisis-le à ton gré, pourvu seulement que tu meures tout de suite ! » Sur quoi Sénèque s’ouvrit les veines dans un bain, et mourut de l’écoulement de son sang, justifiant ainsi le présage de son nom ; car se necans signifie : qui se tue de sa propre main. Ce Sénèque eut deux frères, dont l’un, le déclamateur Julien Gallion, se tua également de sa propre main, et dont l’autre, Méla, fut père du poète Lucain, qui, par ordre de Néron, s’ouvrit les veines.

Toujours d’après la même histoire apocryphe, Néron, entraîné par sa folie sanguinaire, ordonna de mettre à mort sa mère et de lui couper le ventre, afin de voir la façon dont il avait habité dans son sein. Or les médecins lui disaient : « Les lois divines et humaines défendent qu’un fils tue sa mère, qui l’a enfanté dans la douleur, et s’est fatiguée à le nourrir. » Mais Néron : « Faites en sorte que je conçoive un enfant dans mon sein, afin que je puisse me rendre compte de ce que ma mère a souffert en m’enfantant ! » Et les médecins : « La chose est impossible, étant contraire à la nature et à la raison ! » Mais Néron : « Si vous ne faites pas en sorte que je conçoive un enfant, vous mourrez tous dans les pires supplices ! » Alors les médecins, l’ayant enivré, lui firent avaler une grenouille, qui gonfla dans son ventre et lui