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XXVII
INTRODUCTION

monde : moyennant quoi le Seigneur non seulement vous préparera une petite place dans son paradis, mais, dès cette vie, imprimera sur vos lèvres le tranquille et heureux sourire que vous voyez rayonner sur les lèvres des saints ! » Telle est la leçon que nous enseigne, à toutes ses pages, la Légende Dorée, avec son mauvais style et ses erreurs de dates ; et peut-être, cette leçon, les contemporains même de Jacques de Voragine n’avaient-ils pas autant que nous besoin de l’entendre !


Quant à la traduction de la Légende Dorée que je soumets aujourd’hui au lecteur français, je dirai seulement que je l’ai faite sur une édition latine imprimée, en 1517, à Lyon, chez Constantin Fradin ; mais, sans cesse, autant que j’ai pu, je me suis reporté à des éditions plus anciennes et à des copies manuscrites.

J’ai retranché, naturellement, la plupart des chapitres des éditions postérieures qui, ne se trouvant point dans les manuscrits, sont à coup sûr des interpolations. J’ai cru, cependant, devoir en conserver deux, qui, du reste, ont été introduits de très bonne heure dans le texte de la Légende Dorée : ceux de Saint François et de Sainte Élisabeth. J’ai écourté, çà et là, quelques développements scolastiques où l’auteur expliquait, par exemple, les dix motifs, divisés chacun en une dizaine d’autres, qui avaient décidé le Seigneur à se laisser circoncire ou à naître d’une vierge. Et je me suis également décidé à retrancher, après les avoir d’abord traduites, les étymologies placées par l’auteur en