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une barque, et, à l’instant même où ils sortaient du vaisseau, celui-ci fut englouti par les vagues, et tous les Sarrasins furent noyés. Seul, l’un d’entre eux, se voyant près de périr, invoqua saint Marc, et fit vœu, s’il était sauvé, de recevoir le baptême dans l’église du saint. Et aussitôt lui apparut un étranger tout vêtu de lumière, qui, le retirant des flots, l’installa dans la barque avec les Vénitiens.

Or, cet homme, étant arrivé à Alexandrie, oublia sa miraculeuse délivrance et le vœu qu’il avait fait en échange. Mais saint Marc lui apparut de nouveau, pour lui faire honte de son ingratitude : si bien que le Sarrasin, tout confus, se mit en route pour Venise, où il reçut avec le baptême le nom de Marc, et désormais il crut parfaitement au Christ, et termina sa vie dans les bonnes œuvres.

V. Un homme qui travaillait au haut du campanile de Saint-Marc, à Venise, perdit pied tout à coup et se mit à tomber ; mais ayant imploré saint Marc pendant sa chute, il put s’accrocher à une poutre qu’il trouva devant lui, et descendit de là sans danger le long d’une corde qu’on lui lança, après quoi il s’en retourna achever son travail.

VI. Un fidèle chrétien, qui était au service d’un noble, de Provence, avait fait le vœu de visiter le tombeau de saint Marc, mais ne pouvait obtenir de son maître la permission de se rendre à Venise. Enfin, sacrifiant sa peur du châtiment corporel à sa peur de la disgrâce céleste, il partit sans demander la permission, et alla prier au tombeau du saint. Quand il revint auprès de son maître, celui-ci, furieux, ordonna de lui crever les yeux. Aussitôt ses esclaves, plus cruels encore que leur maître, étendirent sur le sol leur pieux compagnon, et se mirent en devoir de lui crever les yeux avec des pointes de fer. Mais tout leur zèle ne leur servait à rien, car les pointes se brisaient en touchant les yeux. Alors le maître ordonna de rompre à coups de hache les membres du malheureux, et de lui couper les pieds ; mais le fer des haches s’amollissait et devenait du plomb. Alors le maître ordonna de lui briser les dents avec des marteaux de fer.