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VII. Saint Ambroise peut être cité comme le modèle d’une foule de vertus chrétiennes. Il peut être cité, premièrement, comme un modèle de générosité. Tout ce qu’il avait appartenait aux pauvres. Et lorsque l’empereur voulut lui prendre une église, il répondit : « Si vous me demandiez ce qui m’appartient, je vous le donnerais, bien que tout ce qui m’appartient appartienne aux pauvres. » Secondement, il peut être cité comme un modèle de chasteté, car il resta vierge toute sa vie. Troisièmement, il nous offre l’exemple de la fermeté dans la foi, car à l’empereur, qui voulait lui ôter l’église, il répondit : « Vous m’ôterez la vie avant de m’arracher de mon siège ! » Quatrièmement, saint Ambroise nous est un modèle de la soif du martyre. Un préfet de Valentinien l’ayant menacé de le mettre à mort, il lui répondit : « Fasse Dieu que tu puisses réaliser ta menace, et que tous tes traits épargnent l’Église pour n’accabler que moi seul ! » En cinquième lieu, saint Ambroise nous est un modèle d’application à la prière. Nous lisons, en effet, dans le XIe livre de l’Histoire ecclésiastique que, contre les fureurs de Justine, il ne se défendait que par le jeûne, la veille et les prières au pied de l’autel.

En sixième lieu, saint Ambroise peut être cité comme un modèle de constance. Sa constance nous apparaît surtout en trois choses : 1o dans sa défense de la vérité catholique contre les attaques, de Justine, mère de l’empereur Valentinien, et protectrice de l’hérésie arienne ; 2o dans sa défense de la liberté de l’Église, lorsque l’empereur voulut lui enlever certaine basilique pour la livrer aux ariens. Il nous dit lui-même, dans son 23e décret, comment il résista à l’empereur, en lui disant : « Ne commets point la faute, empereur, de prétendre que tu aies aucun droit dans les choses divines ! À l’empereur appartiennent les palais, mais les églises sont aux prêtres. Naboth, autrefois, a défendu de son propre sang la vigne qu’on voulait lui prendre : s’il a refusé de céder sa vigne, comment peux-tu t’imaginer que nous te céderons une église du Christ ? Le tribut est à César, et nous ne refusons pas de le lui donner ; mais