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cet étranger que tu nous amènes ? » Et saint Concordien : « C’est mon hôte ! » Et saint Amator : « Chasse-le d’ici, car il est impur et ne saurait rester avec nous ! » Sur quoi Mamertin, toujours en rêve, se prosterna devant saint Amator, qui lui ordonna de se rendre au plus vite auprès de saint Germain. Aussi, dès qu’il fut éveillé, courut-il vers ce saint ; et dès que celui-ci eut entendu l’histoire de son rêve, il retourna avec lui au tombeau de saint Concordien. Là, sous la pierre du tombeau, ils virent un grand nombre de serpents dont la longueur dépassait dix pieds. Et saint Germain leur ordonna de sortir de là, pour aller se cacher dans un Heu où ils ne pourraient faire de mal à personne. C’est ainsi que Mamertin fut baptisé. Il recouvra aussitôt la santé, et entra dans le monastère de saint Germain, dont il devint abbé, après la mort de saint Ollodius.

Il y avait alors, dans ce monastère, un saint moine nommé Marin, dont Mamertin voulut éprouver l’obéissance. Il lui confia donc la tâche la plus vile du monastère, qui consistait à paître les bœufs. Et saint Marin, pendant qu’il gardait ses bœufs et ses vaches dans le bois, rayonnait d’une telle sainteté, que tous les oiseaux du bois accouraient à lui pour qu’il les nourrît de sa main. Un sanglier s’étant réfugié dans sa cellule, il le sauva des chiens qui le poursuivaient, et lui permit de s’en aller librement. Un jour, des voleurs le dépouillèrent de ses vêtements, ne lui laissant qu’une petite tunique. Et le voici qui court derrière eux, et qui leur crie : « Revenez, Messieurs, car j’ai encore trouvé ce denier dans la doublure de ma tunique ! Et peut-être en aurez-vous besoin ! » Aussitôt les voleurs, retournant sur leurs pas, lui enlevèrent la tunique avec le denier et le laissèrent complètement nu. Après quoi ils reprirent le chemin de leur caverne ; mais ils marchèrent toute la nuit, et, à l’aube, ils se retrouvèrent devant la cellule du saint berger. Celui-ci, les ayant salués tendrement, les reçut dans sa cellule, leur lava les pieds, et s’occupa de leur préparer à manger. Ce que voyant, les voleurs, stupéfaits, eurent honte de leur conduite et se convertirent tous à la foi.