signifie la déchéance, l’exil, et la tribulation du genre humain, depuis Adam jusqu’à la fin du monde. Ces sept jours signifient les sept milliers d’années que dure le monde : car, six mille ans se sont écoulés depuis Adam jusqu’à l’ascension du Christ ; et tout le temps qui s’écoule depuis l’ascension jusqu’à la fin du monde constitue un septième millénaire, dont Dieu seul connaît le terme.
3o Enfin la septuagésime représente les soixante-dix ans que dura pour Israël la captivité de Babylone, qui, à son tour, représentent le temps de notre pérégrination terrestre. Dans ce temps d’exil, l’Église, accablée de tribulations, et presque désespérée, chante : Circumdederunt me gemitus morbis, etc. Mais, pour l’empêcher de désespérer tout à fait, l’épître et l’évangile de la septuagésime lui proposent un triple remède et une triple récompense. Le remède consiste à travailler dans la vigne de l’âme, puis à courir dans le stade de la vie présente, enfin à lutter dans l’arène contre les tentations du diable. Et les trois récompenses sont : le denier accordé au bon vigneron, les applaudissements au coureur, la couronne au combattant.
La sexagésime a été instituée comme remplacement, comme signe, et comme représentation.
1o Le pape Melchiade et saint Sylvestre ont décidé que, tous les samedis, les fidèles pourraient manger deux fois, de façon à ne pas s’affaiblir par un jeûne trop prolongé. Mais, pour remplacer ces samedis, ils ont ajouté une semaine au carême, et l’ont appelée la sexagésime.