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M. des Moustiers d’un air cordial, dit un mot du plaisir que lui donnait cet arrangement, et fit une plaisanterie sur l’illusion d’imaginer que ces dames pussent être prêtes exactement à l’heure indiquée.

Après quelques paroles encore, on se quitta. Mademoiselle Barozzi et Hansen prirent à pied le chemin qui descend vers Bayreuth ; madame Simpson et les Moustiers regagnèrent leur voiture.

— Quelle idée baroque d’inviter cet individu ! dit André dès qu’ils furent à quelque distance. Est-ce que vous le connaissez ? D’où vient-il ? Qui est-ce ?

— Il est l’ami de Léonora ; j’aime Léonora ; cela m’a paru suffisant, riposta Jacqueline un peu sèchement.

— L’ami… Jusqu’à quel point, demanda Maud en arrangeant avec soin les plis de sa jupe dans la voiture où elle venait de monter.

— Ah ! je vous en prie, ne plaisantons pas là-dessus, cela me serait souverainement désagréable ! répondit madame des Moustiers.

— Mais je ne plaisante pas ! Qu’y aurait-il de surprenant à ce que cette personne « libre » fût la maîtresse de ce singulier homme ? Vous voulez bien reconnaître qu’il est singulier, je pense ? Ils iraient ensemble délicieusement.

— Je nous souhaite, à toutes les deux, d’être aussi parfaitement pures de fait et d’intention que l’est mademoiselle Barozzi, dit Jacqueline dont un peu de colère pourpra les joues.

— Merci bien ! Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, j’insisterai sur mon ambition de n’être « aussi » quoi que ce soit qu’elle.