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Blancheroche. On lui annonça deux mariages prochains, dont un sensationnel, une opération de la veille, trois accouchements, une brouille et quantité de maladies.

— Et puis il y a l’histoire Marken, dit madame Steinweg.

— Quelle histoire ? demanda Jacqueline.

Et, prise d’un soudain intérêt pour un portrait du xviiie siècle, elle s’arrêta, cherchant avec obstination une signature absente.

— On ne sait pas bien les détails, expliqua madame d’Audichamp ; il paraît que cette petite Marken faisait des farces avec ses airs d’être jalouse… Le mari a tout découvert, cet automne… Oh ! il a été très bien, vraiment. Il pouvait divorcer… Tout le monde divorce, à présent ; et puis, dans ce milieu-là… Mais non. Il s’est expliqué de ça avec moi très discrètement, avec un tact… et du cœur aussi… Il se reconnaît des torts, figurez-vous ! Il lui a pardonné, à cette petite imbécile… et, de fait, elle ne vaut pas même la peine qu’on lui garde rancune… Seulement, il l’a réexpédiée dans sa famille ; il lui fait une grosse pension, et il est débarrassé d’elle. Franchement, c’est tout bénéfice.

— Quand se sont produits ces drames ? demanda Jacqueline distraitement.

— Au mois de septembre, dit madame Steinweg d’un air informé. Imaginez-vous que, justement, il venait de liquider cette affaire quand il est venu aux Louveteries pour le mariage de Sonia. Il n’avait pas l’air d’un homme à qui des choses pareilles viennent d’arriver. Ah ! il se possède, celui-là… Quelle idiote que cette femme… avec un mari pareil !