Page:Vontade - La Lueur sur la cime.pdf/37

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

II


Tu t’es fait attendre, princesse Léo !… Je commençais à craindre qu’il n’y eût un malentendu, dit madame des Moustiers en se levant pour accueillir son amie.

C’était à l’Ermitage, dans le parc de la margrave Wilhelmine. Dix heures venaient de sonner. Des vapeurs mauves traînaient encore sur le bassin, dont l’eau alourdie par l’enchevêtrement vert des nymphéas et des lentilles avait d’épais luisants laqués. Les grands arbres taillaient le sol d’une ombre régulière où il faisait humide et frais.

— Dois-je m’excuser dit mademoiselle Barozzi après s’être laissé embrasser. Les pauvres personnes de ma sorte subissent des servitudes professionnelles… J’ai dû aller chez madame Wagner pour me faire entendre à un impresario qui organise une tournée…

– Ah ! tu chantes ? Comme ta mère… C’est vrai