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à cette marquise de Mascrée qui fut en amitié tendre avec la princesse de Lamballe et dont la rivalité orageuse avec la comtesse Jules de Polignac défraya les causeries de Versailles. Cette admirable dentelle, quelques nécessaires et éventails historiques représentaient, avec son nom et la parfaite élégance de sa personne, l’apport du fiancé dans la communauté des biens. Personne n’ignorait cela et on en parlait un peu dans les coins, en attendant l’heure du départ.

— C’est gentil à cette petite Sonia d’avoir mis sur elle la dot de Mascrée, dit madame d’Audichamp à Barrois avec qui elle s’était installée sur un canapé de vieux Beauvais après avoir distribué généreusement sa bienveillance. Voyez, cher ami, comme vous avez tort de ne pas être avec nous autres traditionnalistes ! C’est toujours de notre côté qu’est le chic. Est-ce joli, cette robe de dentelle ? Et, je vous prie, imaginez-vous quel aspect aurait Mascrée si, pour rendre la politesse, il s’était fait faire une redingote avec les titres des cinq millions de mines de l’Oural qu’il a reçus de cette chère enfant !

Jacqueline avait traversé la galerie, échangé des saluts et des phrases rapides ; en arrivant auprès de la dernière fenêtre, elle vit, debout sur la terrasse, les bras croisés, le front haut, Marken qui la regardait.

Elle marcha vers lui et tendit la main sans parler, mais en souriant du regard et des lèvres.

Il décroisa lentement les bras, de façon à la laisser un moment la main tendue. Puis il lui serra les doigts avec une inclination silencieuse.

Elle perçut ce qu’il y avait de théâtral dans son