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V


Ce ne fut pas la paix que Jacqueline trouva à Blancheroche. Pendant toute la première semaine d’août, elle fut souffrante : elle avait des insomnies et, lorsqu’elle s’endormait enfin, des cauchemars effarants où Erik apparaissait parmi des décors terribles. Le jour, elle se traînait inactive, languide, la peau brûlante, la tête lourde. Le grand silence des paysages lui faisait peur. Chaque matin, elle déchirait la bande des journaux avec des doigts malhabiles et agités pensant y trouver la nouvelle de l’arrestation de l’anarchiste. Mais rien de pareil ne se produisit, de hautes doses de chloral lui rendirent le sommeil et il fit plus clair dans son esprit. Elle s’aperçut qu’elle s’ennuyait. Sa vie avait une pesanteur morne d’entr’acte. Après les sensations trop fortes accumulées dans le jour qui avait précédé son départ, la reprise des habitudes paisibles laissait un écœurement. Elle souffrit de ne savoir à