Page:Vontade - La Lueur sur la cime.pdf/304

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

réalité, c’est son affection pour moi qui te met ainsi hors de toi : et pourtant on dirait que tu veux me contraindre à le voir… Je ne comprends pas.

— Je ne veux te contraindre en rien. Que m’importe, à moi, que tu le rencontres ou non ?

— En effet, son amour pour moi ne serait peut-être pas une raison pour que tu me pousses vers lui… Cela s’adapterait mal à l’attitude d’amie de mon mari, que tu as jugé bon de prendre.

— C’est par scrupule conjugal que tu redoutes cette entrevue ? Voilà qui est plaisant !

— Je ne redoute rien et je le verrai.

— Tu comprends qu’après ce que tu viens de dire, ce ne sera pas chez moi.

— Bien j’irai chez lui.

— Allons donc ! Ce n’est pas possible !

— Ce ne sera pas la première fois.

— Tu as été chez lui ? Toi ? Quand ?

— Allons donc, avoue que tu l’aimes ! Ta passion sort de toi comme du feu. André me le disait, il y a une demi-heure. Il avait bien vu. C’est de la jalousie, ton abominable dureté envers moi.

– Monsieur des Moustiers t’a dit que j’aimais Erik ?

— Il en a la certitude. Ah ! ça t’irrite, qu’il s’en soit aperçu ! Il n’y a pas de quoi ; ce n’est pas un crime. Seulement, tu feras bien de ne plus poser à l’intangible ; tu es comme les autres ! Rassure-toi, je n’irai pas chez monsieur Hansen. Ce n’est pas ma faute, s’il m’aime ; et je n’ai aucune envie de le prendre, tu peux m’en croire. Mais renonce à m’injurier, je ne le supporterai plus. Au reste, je partirai