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toujours. Je suis un mari trop bien stylé et un ami trop discret pour poser des questions. Je me borne à constater que quelque chose vous troublait… mademoiselle Barozzi est allée aux renseignements et son attitude indique que tout va bien. Elle vous donnera des détails aussitôt que je ne serai plus là.

— C’est vrai, dit Léonora d’un ton net. Je n’ai pas besoin, je pense, de vous dire que, s’il ne s’agissait du secret d’autrui, vous sauriez déjà ce qui m’a émue et Jacqueline avec moi.

— N’expliquez rien, surtout ! Je m’en vais… J’avais le projet d’aller vous présenter mes hommages demain à cinq heures ; ai-je quelque chance de vous rencontrer ?

— Demain ?… Non… Je suis prise toute cette semaine… Mais après…

– Merci… J’attendrai donc… sans résignation ! Allons, bonsoir.

– Eh bien ? dit Jacqueline, dès que la porte fut refermée.

— Je l’ai trouvé chez lui : il a été absent, mais il est revenu depuis deux jours.

— Quel soulagement ! Il me semble que je respire avec des poumons tout neufs ! Tu es contente, toi aussi ?

— Sans doute.

— Pourquoi fais-tu cette figure-là, alors ? Il n’y a rien ? Il ne savait pas ?… Comment ? Si ?… Est-ce qu’il est mêlé à cette affreuse chose ?… Il connaît l’assassin, peut-être ? Il va être inquiété, arrêté ? Il l’a été déjà, n’est-ce pas, au moment de l’attentat contre l’impératrice… Oui ? j’étais sûre que c’était lui ;