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— Tu crois que ?…

Elle n’osa pas dire les mots qui sonnaient dans sa tête. Mais le silence de Léonora lui devint en quelques secondes si insupportable que, presque avec colère, elle reprit :

— Mais non ? Tu ne le crois pas ? Voyons, je suis folle ! Ce n’est pas possible… Réponds ! Réponds donc !

Léonora passa les doigts sur son front.

— Voyons, dit Jacqueline avec un effort terrible pour maintenir les pensées qui l’envahissaient. Ce n’est pas lui. Ce ne peut pas être lui, on a arrêté… l’assassin.

Ses dents eurent un petit claquement et, comme venait de faire Léonora, elle passa la main sur sa figure, qui était froide et raidie.

— Tu me rends folle, à rester ainsi sans rien dire !… Écoute, raisonnons. Ça n’est pas lui, puisqu’on a pris le meurtrier… Me comprends-tu ?… Ne me regarde pas comme ça… Tu entends ce que je te dis : l’assassin est arrêté, il y a son nom là, dans le journal.

— Il y a un nom ; qui te prouve que ce soit le vrai ?

— Dieu !… Mais tu viens de me dire qu’il était à Paris.

— Il y a dix jours que je ne l’ai vu. Il devait venir chez moi ; il n’est pas venu. Je suis allée chez lui, ce matin : je ne l’ai pas trouvé.

— Tu n’as pas demandé à la concierge s’il était parti ?

— Il n’avertit jamais de ce qu’il compte faire.