Il dit d’une voix vague :
– Rien… rien.
— Voulez-vous que je sonne ?
— Non !… ah non !…
Il rouvrit les yeux et, sa respiration sifflante hachant sa parole :
— Non, ce n’est pas la peine… J’ai de ces crises après les émotions fortes… J’ai une maladie de cœur… C’est grotesque et humiliant, n’est-ce pas ?… Je n’y puis rien ! Adieu, madame… excusez-moi de ne pas vous reconduire… mais…
Jacqueline lui posa doucement la main sur l’épaule.
— Tâchez de vous calmer, dit-elle. Vous vous êtes mépris sur mon intention… Je n’avais aucun désir de vous blesser… Je regrette de l’avoir fait.
— Prenez garde… Vous allez me demander pardon… malgré vous.
— Eh bien, oui, si vous voulez. Mais n’étouffez plus, répondit-elle avec un inutile effort de gaieté.
Il secoua la tête.
— À quoi bon tout cela ?… Dites seulement… devons — nous nous revoir encore… ou… plus jamais ?
— Mais oui, nous nous reverrons, certainement. Je viendrai demain prendre des nouvelles de madame Marken… et des vôtres aussi. Ça va un peu mieux, n’est-ce pas ? Vous êtes moins pâle.
— Merci, madame… oui… je suis mieux… Faites la charité à ma vanité. Laissez-moi goûter seul le ridicule de la souffrance physique.
D’un grand effort, il se mit debout. Tout son corps tremblait. Jacqueline lui tendit sa main, qu’il serra à